Un refrain médiatique se répète depuis la nouvelle législature : l’Assemblée nationale serait en bazar, voire en chaos. Deux députés ont écopé de la plus lourde sanction (exclusion pendant 15 jours de l’Assemblée nationale) en seulement 4 mois d’intervalle. Et pourtant, depuis 1958, seul un député avait été sanctionné à ce niveau ! De quoi confirmer le diagnostic ?
Sanctions pour xénophobie et menace de mort
Les deux députés à s’être fait sanctionner de la sorte sont des députés d’opposition. Le premier est Grégoire de Fournas, député du Rassemblement national, sanctionné pour un propos xénophobe tenu dans l’hémicycle. Le second est Thomas Portes, député de la France insoumise, sanctionné pour un tweet de lui posant le pied sur un ballon de football avec la tête du ministre du travail Olivier Dussopt imprimé dessus.
Certes ces actions peuvent choquer les citoyens mais sont-ce vraiment les pires choses que les parlementaires ont faites depuis 1958 ? Prenons un simple exemple relativement récent. Il y a 10 ans, en plein débat sur le mariage pour tous, une bagarre a failli éclater entre des députés UMP (ancêtre de LR) et des membres du gouvernement. Ces députés n’ont pas écopé de la plus lourde sanction et n’ont pas été exclus. Pourtant il est évident que menacer physiquement est un cran au-dessus d’une parole ou bien d’un « tweet ».
Alors pourquoi les députés de Fournas mais surtout Portes ont-ils été sanctionné ?
Un diagnostic à charge
Il convient de rappeler un élément important, qui est que l’assemblée, depuis les élections de 2022, n’a pas laissé une majorité au gouvernement, et est un peu plus représentatif des idées des Français qu’auparavant. L’A.N. peut, dans une certaine mesure, s’avérer être un contre-pouvoir.
Ceci explique la brutalisation permanente du parlement et en particulier des députés de l’opposition tous bords confondus. L’extrême centre se sert de ces procédures baillons pour museler l’opposition, choses que l’on ne voit dans aucun autre régime démocratique européen. C’est pour cela que les attaques des médias et de l’exécutif contre les parlementaires ne sont pas neutres : elles visent à délégitimer un contre-pouvoir à la macronie.
L’Assemblée n’est pas parfaite, certains députés peuvent même nous choquer. Mais la seule sanction, s’il doit y en avoir une, doit venir des électeurs et d’eux seuls.
Théo Marseille
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