Gabriel Péri, résistant communiste et patriote

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Il y a 81 ans jour pour jour, Gabriel Péri était fusillé par les Allemands au Mont-Valérien. Il est déclaré Mort pour la France par la suite. Portrait d’un homme digne et exemplaire.


Enfance et premiers pas en politique

Gabriel Péri est né le 9 février 1902 à Toulon dans une famille relativement aisée. Son père travaille à la Chambre de Commerce de Marseille et est également directeur des services techniques des docks de Marseille. Si le jeune Péri est un élève brillant, sa situation familiale l’oblige à arrêter ses études juste avant son baccalauréat.

Dès 1917 il adhère aux Jeunesses socialistes, et 3 ans plus tard en 1920, lors du Congrès de Tours, il lutte pour que la SFIO adhère à la IIIème Internationale. Il s’engage ensuite chez les Jeunesses communistes et finit par y devenir Secrétaire régional. En 1922, il mène son activité militante et journaliste au sein du journal L’Avant Garde. Il effectue la même année un voyage en URSS. En 1924 il commence à travailler pour L’Humanité où il rédige des articles dans la rubrique lié à la politique étrangère.

Le député Gabriel Péri

Il se présente une première fois pour les élections législatives de 1928, dans la 2ème circonscription de Toulon. Il a alors 26 ans. Il échoue à se faire élire une première fois, est de nouveau investi par le PCF en 1930 mais butte une nouvelle fois sur le candidat de la SFIO. Enfin, en 1932, Gabriel Péri parvient à se faire élire dans la première circonscription de Versailles. Au sein de la Chambre des Députés, Gabriel Péri prend notamment la défense du syndicaliste et instituteur Célestin Freinet, alors en prise avec les instances administratives et le Conseil d’État qui s’opposent à la création de son projet d’école.

Il devient en 1936 Vice-Président de la Commission des Affaires étrangères, au moment où il commence à s’inquiéter de la force du nazisme en Allemagne. Il est effaré par sa lecture de Mein Kampf d’Adolf Hitler. Qui ne le serait pas ? Toujours en 1936, il effectue un voyage en Espagne et soutient le camp républicain lors de la Guerre civile. Il plaide par ailleurs à ce que la France cesse sa politique de non-intervention. En 1938, à l’Assemblée, il s’oppose de manière virulente aux accords de Munich qui signent la mort de la Tchécoslovaquie en tant qu’État souverain et indépendant.

La Seconde Guerre mondiale

Gabriel Péri se retrouve dans l’incompréhension lorsqu’est signé en 1939 le pacte Germano-Soviétique. Il continue cependant de rester fidèle au Parti communiste, même s’il est mal à l’aise avec la ligne politique du parti, qui se heurte à ses convictions profondément anti-fascistes et patriotiques, refusant par là tout accord ou traité avec le Reich. En état d’arrestation le 8 octobre 1939 et condamné le 3 avril 1940 à 5 ans de prison, il poursuit sa lutte dans la clandestinité et toujours au sein de L’Humanité, devenu désormais un journal clandestin.

Au moment de l’occupation, Gabriel Péri subit la forte répression qui s’abat alors sur les communistes. Dans les Cahiers du communisme, il dénonce de manière véhémente l’Entrevue de Montoire et fustige les collaborationnistes : « Le peuple français n’admet pas une collaboration qui se traduit avant tout par le rapt des produits alimentaires, par l’installation au pouvoir d’une mafia d’aventuriers, la destruction de ses libertés, le dépècement de son territoire et l’asservissement pour demain. » Il commence également à rédiger son ouvrage Non, le nazisme, ce n’est pas le socialisme !, finalement publié en mars 1942 quelques temps après sa mort.

Arrêté par la police française le 18 mai 1941, les circonstances de son arrestation restent encore très méconnues, personne ne sachant vraiment qui l’a dénoncé. Il est transféré à la Prison du Cherche-Midi situé sur le Boulevard Raspail à Paris. Il semblerait que, quelques jours avant sa mort, le gouvernement de Vichy lui aurait proposé la vie sauve, à condition qu’il renie son parti. Il aurait refusé. Il meurt fusillé, à l’aube du 15 décembre 1941, sous les balles du peloton de la forteresse du Mont-Valérien en même que 91 autres otages.

Hommages

Son autobiographie, Les lendemains qui chantent, est publiée à titre posthume en 1947. Elle contient notamment sa fameuse lettre d’adieu. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative des Écrivains morts pour la France du Panthéon de Paris. De nombreuses places, rues et voies portent aujourd’hui son nom. Le poète Louis Aragon publie en 1946 un poème intitulé « Légende de Gabriel Péri » dans son recueil La Diane française.

 


« Que mes amis sachent que je suis resté fidèle à l’idéal de ma vie; que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France. Je fais une dernière fois mon examen de conscience: il est très positif. […] J’irais dans la même voie si j’avais à recommencer ma vie. J’ai souvent pensé, cette nuit, à ce que mon cher Paul Vaillant-Couturier disait avec tant de raison, que le communisme était la jeunesse du monde et qu’il préparait des lendemains qui chantent. Je vais préparer tout-à-l’heure des lendemains qui chantent. »

Les Lendemains qui chantent, Gabriel Péri.
Héros de la Résistance, Gabriel Péri était un homme d’honneur, il n’a jamais cessé d’être fidèle à son Parti ainsi qu’à sa patrie.

 

Yannis Dalissier

Sources :

– Le Journal de la France n°132, novembre 1971. Pages 1031–1032, « Gabriel Péri, un grand patriote fidèle à son parti », contribution de René Andrieu.
Fondation Gabriel Péri
– Gabriel Péri, Les Lendemains qui chantent, Paris, Éditions sociales, 1971.

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