Les États-Unis nous refont la crise de 2008 !?

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Après les multiples crises de ces dernières années, qu’attendait-on de mieux qu’une crise du secteur bancaire ? Cette cerise sur le gâteau nous vient, une fois n’est pas coutume, des États-Unis, où la Silicon Valley Bank a fait faillite. Si le gouvernement américain a mis la main au porte-monnaie pour tenter de sauver les meubles, on peut craindre une contagion qui frapperait l’économie mondiale.


Les conséquences directes de cette faillite

S’il faut noter que la SVB n’était pas dans les 10 plus grandes banques étatsuniennes, et que les gouvernements américains et français ont voulu rassurer les investisseurs, les chiffres se sont tout de même teints de rouge. En effet, les banques européennes et françaises semblent déjà subir quelques contrecoups. Le CAC 40 baisse de 3 % pour le moment, et de grandes banques françaises reculent de plus de 7 % (Société générale et PNB Paribas). Le marché européen suit la même tendance.

L’actionnariat panique et, par l’effet d’une pure et parfaite rationalité d’homo œconomicus, jette de l’huile sur le feu.

Joe et Bruno à la rescousse ?

«Calmez vous » clame notre Bruno Le Maire national aux investisseurs européens, tel un petit coq tentant de mener une masse de poules paniquées. Sauf que connaissant le Ministre de l’Economie depuis près de 6 ans, les gens ont compris que sa « forward guidance » était toujours du pipeau. Quand Bruno le Maire est positif, c’est le moment où il faut transpirer et redouter le pire.

Du coté des États-Unis, face à la faillite, au retrait massif des clients et à la possible généralisation de la crise, les autorités américaines ont repris le contrôle de la banque et ont mobilisé près de 25 milliards de dollars pour rembourser les clients essayant de retirer leur argent, principalement des start-ups. Plutôt cocasse que, pour limiter la casse d’une crise bancaire, les banques privées aient besoin d’avoir recours à l’État et l’argent public, alors même que les libéraux conspuent l’intervention directe de l’État dans l’économie.

L’apocalypse ? 😱

Quand s’arrêtera la boucle infernale ?

Il a suffit qu’une banque californienne, suite à un mouvement générale de retrait de la part des ses clients, fasse faillite pour que cela entraîne une peur générale et rende possible une possible nouvelle crise économique mondiale. Les néo-libéraux, de Washington D.C. à Bruxelles, nous assurent que l’inter-dépendance et le système bancaire actuelle sont la clef du développement et de la stabilisation économique. Pourtant, un excès d’enthousiasme ou de crainte chez les investisseurs suffit à avoir des répercussions titanesques sur l’économie, et donc sur les populations.

Nos économies personnelles, confiées aux banques, le fruit de notre travail, pourraient s’évaporer si la crise s’aggravait. La faillite bancaire générale détruirait tout investissement, givrant l’économie et mettant sur le carreau des travailleurs n’ayant rien à se reprocher.

Un système mis à genoux au moindre mouvement de foule de quelques financiers, engendrant des récessions régulièrement et provoquant des crises qui frappent de plein fouet les populations les plus précaires, semble être le choix de nos élites, qui ne le craignent pas. Depuis la nuit des temps, la crise n’atteint pas les puissants.


La faillite de la Silicon Valley Bank et ses conséquences directes sont des phénomènes inédits depuis 2008 et la crise des subprimes. Il est légitime d’avoir la sensation de vivre dans une boucle de crise qui se répètent à l’identique. Les solutions des gouvernements ne changent pas et aucune voie alternative ne s’impose à eux. Peut-être devrait-on les y « aider ».

Johan Lamoureux

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